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Plotin est à un croisement historique. Il contemple et parcourt la fin du monde grec et se confronte au monde chrétien qui naît. En lui on trouve la trame et le moule où l'esprit chrétien saura se fondre. Il sera le socle théorique et philosophique où le christianisme saura trouver raison. Mais en même temps il demeure grec et c'est dans une résistance à ce qui naît sous ses yeux qu'il élabore sa propre philosophie. On peut lire sa critique des Gnostiques à la fois comme une adhésion à ce qui se développe de christianisme et comme une réaffirmation des fondements grecs de la pensée. Sur un autre versant sa tentative de théoriser l'amour dessine de même le partage des mondes. Entre le multiple des grecs et l'unique des chrétiens, il trace une définition de l'amour où l'amour chrétien saura s'écrire. Se prépare alors la grande mutation où l'individu grec tiraillé entre résistance au christianisme et adhésion à la nouvelle donne du monde, se transforme en ce soi qui, avec Augustin, deviendra le moi. S'écrit en quelque sorte une genèse où entre résistance, constitution et amour, se dessine l'identité occidentale. Mais dans toute naissance il y a le relégué, ce qui n'émerge pas, ce contre quoi apparaît ce qui apparaît. Un autre monde, celui non éclos qui éclaire en négatif celui qui a su s'imposer, donne ses contours. Les gnostiques ici comme habitants de l'ombre du monde.
Louis Ucciani est maître de Conférences à l'Université de Franche-Comté où il enseigne la philosophie. Il est d'autre part responsable des revues Luvah, Philosophique, et des Cahiers Charles Fourier.