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Eh bien, 1848 aura été une seconde année de la peur. Tout candidat mis a l'index par les réactionnaires, à quelque nuance républicaine qu'il appartînt, s'est transformé en communiste. Et comme les populations rurales, et même celles de certaines villes, n'avaient jamais entendu prononcer ce mot-là, il fallait bien l'expliquer : Ainsi, le citoyen un tel bat sa femme. - Mais non ! il se couperait plutôt le bras. - Oh ! n'en croyez rien, il la flatte en public, mais il la martyrise en secret. - Et pourquoi cela, grand Dieu ? - C'est qu'il est communiste. Cet autre a mangé la dot de sa femme. - Mais il n'est point marié et ne l'a jamais été ! - Si fait : il était marié et il ne l'était pas ; il est communiste ! Mais le sixième candidat, qui est un ouvrier ; celui-là nous plairait bien. - C'est le pire de tous, il s'enivre du matin au soir, il laisse sa famille mourir de faim, il a des dettes, il lit des livres, il sait écrire : il est trois fois communiste. - A qui donc se fier ? - A nous seuls, car le communiste est partout. La patrie est en danger ! Si vous n'y prenez garde, un de ces matins, on proclamera le partage des terres, on vous prendra vos femmes et vos enfants, et tout cela parce que vous aurez mal voté.