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D'où vient la profondeur de l'homme ? Du pouvoir d'être soi, répond Kierkegaard. La genèse de la subjectivité qu'il s'est employé à décrire, à partir de l'épreuve de soi et de son expérience singulière, fait comprendre l'impasse de la modernité : vouloir être soi en ne se rapportant qu'à soi. L'autoréférence ne peut que produire un rapport faux à soi-même amputé de cette dimension d'infinité et d'éternité à laquelle est articulée la dimension finie et temporelle de l'existence. Au moi qui se complaît à l'exil hors de lui-même, toujours extérieur à soi, perdu dans le narcissisme et aliéné dans la consommation du monde, Kierkegaard rappelle que devenir homme c'est se rendre capable d'accéder à une vie intérieure et de se rassembler en soi, d'acquérir une intimité et une conscience, instance synthétique qui nous délivre du risque de dispersion. Si nous ne sommes pas uniquement le résultat d'une séquence causale mais aussi le siège d'une durée où nous nous joignons à nous-mêmes, vivre, c'est se laisser atteindre par l'être dans tous les éléments contingents qui nous constituent. Alors la vie se reçoit chaque jour, renouvelée dans la reprise, qui est la dimension résurectionnelle du temps lorsqu'il s'ouvre à l'éternité.
Agrégée de philosophie, France Farago enseigne en classes préparatoires aux ENS au Lycée Chaptal à Paris. Elle a publié chez Armand Colin notamment L'Art, Le Langage, La Nature, La Justice.