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Cette Sonate a d'abord été conçue (en 1995) pour violoncelle seul. Elle s'est rapidement révélée injouable sous cette forme. En 1996, elle a été repensée entièrement pour deux violoncelles. Il ne s'est pas agi alors d'une simple transcription, mais d'une véritable re-composition. L'oeuvre adopte un plan traditionnel en quatre mouvements : un premier mouvement introductif, dont le déroulement libre - et semblant improvisé - l'apparente à une forme fantaisie, que suivent un scherzo, un adagio et un ? nal à variations. Le sous-titre "The Battle of Agincourt" / "La Bataille d'Azincourt" (les Anglais disent "Agincourt" et non "Azincourt") lui vient de ce que l'on entend à deux reprises en son sein le thème d'un chant profane (The Agincourt Tune, datant de 1415, l'année même de la bataille), qui a servi par la suite de base à un hymne religieux anglican. Ces deux citations sont d'un esprit fort différent l'une de l'autre. La première, qui hante le premier mouvement telle une apparition, est en valeurs longues ; la seconde, qui sert de thème aux variations du ? nal, est en valeurs brèves, adoptant l'allure d'une sicilienne. Elles forment toutefois comme une grande arche au-dessus de la Sonate tout entière, renforçant à la fois son unité structurelle et son caractère de vaste méditation sur la guerre et sur la mort. Olivier Greif