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L’ouvrage cherche à cerner la figure d’un écrivain mineur du XVIIIe siècle, Louis-Charles Fougeret de Monbron (1706-1760), aussi connu pour sa vie mouvementée que pour une oeuvre multipliant les niveaux d’excentricité. Très variée, volontiers déstabilisante, traversée de forces apparemment contradictoires, elle est formée de textes extrêmement individualisés (insolites et fortement imprégnés de résonances personnelles). Suscitant nombre de perplexités, elle demande à être saisie dans un contexte historique à plusieurs niveaux. Emblème d’une marginalité délicate à caractériser, elle a nourri des appréhensions aléatoires ne respectant pas toujours ses tensions propres et sa grande singularité. En reprenant l’ensemble de l’enquête concernant bibliographie et biographie de l’auteur, Emmanuel Boussuge précise de nombreux points restés flous jusque-là et nuance certaines affirmations brutales. Son investigation apporte, en outre, nombre d’éléments inédits qui permettent de circonscrire plus justement sa production et de tracer un profil de l’écrivain renouvelé en profondeur. Un développement évalue ainsi la part que Fougeret aurait pu prendre dans la composition de ce «classique» clandestin qu’est Thérèse philosophe et conclut qu’il faut vraisemblablement lui attribuer une partie de cet ouvrage composite. Appuyée de la sorte sur une information plus sûre, l’interprétation de l’oeuvre s’efforce de mettre en évidence les forts points de cohérence qui l’organisent, tout en soulignant les contradictions embarrassantes. Elle l’envisage selon la chronologie de ses principales phases, les premiers textes dont Le Canapé (1741) et La Henriade travestie (1745), le centre ouvertement scandaleux de sa production avec Le Cosmopolite (1750), La Fille de Joie (1751) et Margot la ravaudeuse (1753), puis ses ultimes variations avec deux pamphlets Le Préservatif contre l’anglomanie (1757) et La Capitale des Gaules (1759), et souligne l’originalité d’un style qui a renoncé à l’exigence classique d’unité (l’autobiographique, le burlesque, le cynisme et le pornographique). Fougeret occupe une situation unique dans le champ des Lumières, où sa conception provocatrice de l’échange littéraire n’a pas d’équivalent dans sa manière d’affronter sans vergogne le bon goût du classicisme encore vivant en son temps et l’optimisme hédoniste des Lumières.