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Vient de paraître aux Presses de l’Ifpo à Beyrouth le volume 17 de Sira al-Malik al-Zahir Baybars selon la recension damascène édité par Georges Bohas et Iyas Hassan. Cet avant dernier volume qui renferme dix-sept chapitres en 449 pages s’ouvre avec le thème des doubles et substitutions qui revient avec le voyage de Baybars à Deux-Soleils-Deux-Lunes. Dans cette ville aux confins du monde, qui reproduit trait pour traite le Caire, Baybars découvre son double ainsi que ceux de ses hommes, qui vivent dans un palais identique au sien sur une terre on dirait l’Égypte, sous un ciel si familier. Baybars apporte de ce voyage merveilleux le Joyau Céleste qu’il dédiera au mausolée du Prophète à Médine et repousse, pendant ce pèlerinage, l’attaque de Marzouk l’Indien et son armée d’éléphants. Voici que la Sira nabawiyya s’entremêle avec notre Sira et que le fondateur de l’islam prête ses traits au vainqueur des Croisés, élevant ce dernier au rang des prophètes. Jaloux de ses victoires, les injustes affluent des quatre coins de la terre pour s’emparer de ce royaume prospère. De l’Inde au Hedjaz, d’Antioche à la Corse et d’Ibiza à Bassora à l’Abyssinie, la Sira se déplace dans sa géographie fantastique tandis que Baybars court comme qui est en retard pour un rendez-vous important, pressé au point de mettre fin aux invasions mongoles quelques siècles avant leur heure, puisque sa mission consistant à anéantir le Mal en Orient doit s’achever avant que le conteur finisse son histoire. Après avoir joué plusieurs fois avec la fin du récit en faisant mourir des personnages pour les ressusciter quelques folios plus tard, le conteur surprend par la disparition définitive de plusieurs protagonistes, là où le lecteur peut attendre naïvement de les voir revenir. Ce dix-septième volume est celui des fins par excellence. Les cycles ouverts des milliers de folios plus têt se ferment : les derniers chevaliers ismaéliens partis au deuxième volume à la recherche de leur sultan sont de retour. Quant à Arnous, le beau métis, il ne rencontre ici les derniers enfants nés de ses exploits érotiques derrières les frontières, que pour être entouré de toute sa progéniture au moment il mourra en martyr devant les murs de Tyr. Comme lui, Frédéric Roi-des-Rois quitte le récit, Hallawon le roi mongol aussi, et comme eux une flopée de rois francs dont la méchante compagnie nous a été tellement familière. Ainsi, à côté des thèmes de la magie, de la convoitise, de l’errance, du dernier voyage et de la rencontre, ce volume est marqué par le vide et par un vieillissement qui s’empare brusquement de tous les détails du récit, et coupe le souffle. La légende veut que les conteurs d’Egypte et de Syrie évitaient de conter la fin des Sira-s par superstition. Raconter une histoire dont les protagonistes sont déjà partis ressemble à boire le café dans une demeure abandonnée. Comprenons ces conteurs : une telle tristesse est de faite mortelle.