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1981, en France : les dix premiers cas de sida sont identifiés. Six ans plus tard, en 1987, le sida est au centre du débat politique. Michèle Barzarch en fait une "grande cause nationale", le Front national en appelle à des mesures d'exception. Entre temps, en juin 1985, Laurent Fabius avait annoncé à l'Assemblée nationale que les dons du sang seraient soumis à un test de dépistage. Cette décision avait alors été peu commentée. Les auteurs de cet ouvrage collectif analysent les processus complexes par lesquels les hommes politiques se trouvent saisis d'un problème qu'ils négligeaient ou ignoraient jusqu'alors. Ils établissent en ce cas précis comment les intercesseurs des malades - médecins, associations d'homosexuels, représentants des hémophiles - cherchèrent longtemps à éviter, avant de s'y résigner, l'intervention des hommes politiques. Si la presse faisait alors grand bruit autour du sida, d'autres voix collectives - intellectuels, Eglise, syndicats - gardaient le silence.
Ce livre rassemble les résultats obtenus par les étudiants d'un séminaire de troisième cycle dirigé par Pierre FAVRE, professeur à l'I.E.P. de Paris. Tous les participants sont aujourd'hui engagés dans la préparation d'une thèse de science politique. Cinq d'entre eux ont depuis été nommés allocataires de recherche.