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Schelling (1775-1854) est sans doute, parmi les auteurs de l'idéalisme allemand, celui dont la renommée précoce aura été la plus éclatante : en 1798, avec l'appui de Goethe, il est nommé, à 23 ans, professeur à l'université de Iéna. Mais c'est aussi celui dont l'oeuvre sera progressivement éclipsée par celle du rival de toujours, Hegel, avant de sombrer dans un quasi-oubli dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le jubilé de 1954 marque le début d'une véritable " renaissance " schellingienne, grâce notamment aux travaux de W. Schulz qui s'attache, dans une perspective heideggérienne, à fixer le " lieu philosophique " de l'auteur des Recherches sur l'essence de la liberté humaine. La France, grâce aux contributions de X. Tilliette et de J.-F. Marquet et à un immense effort de traduction, n'est pas en reste dans cette nouvelle " réception ". En dépit de son inachèvement, voire de ses échecs retentissants (les Ages du monde), la portée, la puissance révolutionnaire de l'oeuvre apparaissent sous un jour nouveau : qu'il s'agisse d'appréhender la liberté humaine dans sa finitude (ce qui avait principalement retenu Heidegger), de statuer sur la réalité du mal, les dimensions de la temporalité, ou d'engager une vaste méditation sur l'histoire, sur son double versant : mythologie et révélation. Les dix-sept contributions rassemblées dans ce volume entendent faire droit à cette histoire de la réception puisqu'elles comprennent des études " classiques ", comme celles de W. Schulz, L. Pareyson ou J.-F. Marquet, une synthèse originale due à X. Tilliette, et une série d'enquêtes, plus ponctuelles et déterminées, qui portent sur les principaux thèmes schellingiens au centre de la discussion contemporaine.