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" La " fragilité " du bonheur en fait pour une part tout son prix. Il ne faudrait pas cependant que la maladresse de son désir en éloigne par trop. Aussi bien, l'homme a-t-il toujours été attentif à sauver le bonheur. Ce qui peut tromper dans la quête du bonheur, c'est notamment ce que la psychologie et la sociologie d'aujourd'hui appellent tantôt l'immédiatisme ("tout, tout de suite"), tantôt l'illimitation du désir ("il est interdit d'interdire"), tantôt la tentation du fusionnel, où l'on croit pouvoir faire fi des différences, des manques et des frustrations. Dans tous les cas : une difficulté à s'inscrire dans la patience de la durée. Ce qui est oublier que l'être humain appartient précisément à la durée, qu'il ne peut se construire, et donc sauver sa quête de bonheur, que s'il est capable, sans nier le présent, de mettre un écart, une distance entre lui et ses pulsions, pour que celles-ci, pulsions de vie, ne deviennent pulsions de mort. Le christianisme a-t-il mot à dire dans cet effort pour se réapproprier le bonheur ? Oui sans doute et singulièrement à la faveur de sa conception eschatologique du temps. L'eschatologie est cette conception du temps qui, sans nier la réalité actuelle, consiste à mettre celle-ci en rapport avec une dimension d'horizon permettant de faire distance - distance salutaire - avec l'immédiat trop abrupt. De donner du temps au temps. La tension eschatologique pourrait ainsi jouer le rôle d'un véritable principe de réalité, rappelant l'heureuse contrainte des limites dans l'élaboration même du bonheur, pour contrer les délires de l'illusion et de l'immédiatisme. Dans ce colloque interdisciplinaire consacré au bonheur, outre l'apport de trois théologiens (Anne Marie Reijnen : les puritanismes et le bonheur ; Joseph Famerée : la requête du bonheur dans l'histoire chrétienne ; Paul Scolas : l'eschatologie comme pensée du bonheur), nous avons fait appel à un spécialiste des mythes bibliques pour nous parler des somptueux récits narratifs de bonheur (André Wénin) ; à un philosophe pour nous éclairer sur la longue tradition de recherche du bonheur en christianisme (Jean-Michel Counet) ; à un critique d'art, pour nous montrer l'exubérance du bonheur dans la fresque sixtine de Michel-Ange (Jean-Pierre Mondet) ; à un écrivain et poète, pour nous aider à réinventer la vie par le pouvoir de l'imagination et la magie de la création littéraire (Colette Nys-Mazure). "
A. GESCHE