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" Le rire est le propre de l'homme ", " le Christ n'a jamais ri ". Ces deux formules manifestent la contradiction suscitée par le rire au Moyen Age, époque où la religion structure toute l'existence terrestre qui doit préparer au salut éternel, alors qu'une réalité charnelle ne peut évacuer la gaieté, le plaisir. On peut même tracer une chronologie du rire : dans le haut Moyen Age le rire semble étouffé sous l'influence monastique, à la fin de la période il apparaît débridé. Le rire touche naturellement toutes les catégories sociales. Si le moine doit garder la plus grande modération pour exprimer sa gaieté, le prédicateur a recours à de plaisantes anecdotes pour réveiller des auditeurs plus ou moins attentifs ; les laïcs rient différemment selon leur état ; quant aux jongleurs et aux fous de cour, ils ont pour mission de distraire. Rires, plaisanteries, chahuts, divertissements font partie de la vie quotidienne, du petit enfant qui exprime sa gaieté par le jeu aux vieillards qui se racontent d'amusantes histoires le soir à la veillée en passant par les adultes qui rient bien souvent pour se moquer. Et cela tout au long de l'année, avec des temps forts comme la fête des fous ou le carnaval, mais aussi lors des nombreuses occasions qui émaillent la vie familiale (mariage et charivari... ) ou sociale (fêtes aristocratiques, entrées princières... ). Quant aux textes destinés à faire rire (fabliaux et nouvelles, théâtre profane comique), ils permettent de repérer la spécificité du rire médiéval. Au total, même quand les hommes connaissent les pires difficultés (la peste, la guerre), ils rient et se distraient beaucoup, comme pour conjurer les malheurs qui les cernent.