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Gérard Dôle a jadis reçu en héritage de son voisin l'Astronome un portrait photographique inconnu d'Arthur Rimbaud daté "août 1873". Ce sympathique vieillard lui apprit ainsi que ses grands-parents, qui habitaient déjà l'immeuble sis au 10 rue de Buci à Saint-Germain-des-Prés, avaient recueilli le jeune ardennais du temps de la Commune. S'appuyant sur les sources les plus fiables, l'auteur, bouleversé par les réminiscences de l'Astronome, émerveillé par la photo oubliée du poète et par celle de sa muse Jeanne-Marie, dont les mains avaient "pâli, merveilleuses, sur le bronze des mitrailleuses, à travers Paris insurgé", nous narre les deux passages de Rimbaud dans la capitale en avril-mai 1871. Son premier séjour, bien que bref, lui permet d'assister au triomphe de l'insurrection communaliste ; son second coïncide avec la fin de la Semaine sanglante, dans la mitraille et les incendies, le forçant à se terrer dans une minuscule chambre sous les toits. Nul ne s'en doutait jusque-là et cela nous permet de découvrir une courte mais décisive tranche de vie de l'homme aux semelles de vent. Gérard Dôle évoque au passage quelques personnages hors du commun qu'il a rencontré au cours des cinquante années passées à Montmartre et à Saint-Germaines-Prés. Certains sont illustres tels Jacques Brel, Jean-Paul Sartre, Juliette Gréco et Boris Vian, d'autres obscurs comme José le bon baba qui déclamait Ma Bohème pour séduire ses petites amoureuses ou Jacky Marteau qui jaspinait en argomuche Le Dormeur du val. Mais toutes et tous se greffent avec plus ou moins grande importance au fil rouge du parcours d'Arthur Rimbaud à Paris, lors du tragique printemps de 1871. Un livre qui se lit comme un roman de Jules Verne.