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Docteur, vite !... vous devez vous douter... toute cette gare ici n'est qu'un piège... tous ces gens des trains sont à liquider... ils sont de trop... vous aussi vous êtes de trop... moi aussi... Comment savez-vous ? - Docteur, je vous expliquerai plus tard... maintenant il faut vous attendre... vite !... ça sera fait cette nuit... Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont plus de places dans les camps... et plus de nourriture... et que dehors ça se sait...".
Après D'un château l'autre et Nord, Céline achève avec Rigodon, auquel il consacra les derniers mois de sa vie, la chronique fantastique qui nous entraîne sans transition de sa retraite de Meudon aux routes de l'Allemagne de 1944 en pleine débâcle. Qu'arrivent enfin "les Chinois" qui vont tout balayer, religions, politiques, littératures jeunes et vieilles ! Et sur un rythme de danse burlesque et macabre, "Par-ci ! Vite ! Par-là ! " , Céline évoque de façon saisissante la fin de son périple à travers les derniers soubresauts de la guerre avec sa femme, Lili, et le chat Bébert. De Rostock à la Baltique, d'Ulm à Hambourg, et jusqu'au Danemark, trains bondés de soldats, de réfugiés, pilonnés par les bombes, les villes, monceaux de ruines brûlés au phosphore où dansent encore des flammes "vertes ou roses" , dessinent un décor hallucinant, peuplé de personnages grotesques ou émouvants. Et le plus étrange est sans doute Céline, clopinant sur ses cannes avec son chat dans sa musette, qui se moque, se plaint, injurie, et interrompt à chaque instant son récit par des réflexions amères ou féroces. Ce voyage sans espoir au bout des horreurs de la guerre est la dernière expression de ce don d'imagination visionnaire souligné déjà par la remarque d'André Gide : "Ce n'est pas la réalité que dépeint Céline, c'est l'hallucination que la réalité provoque".