Avec les contributions de Jean-Baptiste Baronian, Jean Claude Bologne, Laurence Boudart, Michel Brix, Marc Danval, Guy Delhasse, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Marcel Detiège, Stéphanie Dord-Crouslé, Danielle Drory, Koen Geens, Christopher Gérard, Pierre Guérande, Aurélien Guiot, André Guyaux, Henri Justin, Jean Lacroix, Françoise Lalande, Alexandre Lansmans, Yves-Edouard Le Bos, Yvan Leclerc, Mikaël Lugan, Christophe Meurée, Gérald Purnelle, Frédéric Saenen, Michel Winock Avec des textes méconnus de Pierre Louÿs, Emilie Noulet et Georges Rodenbach, et un hommage à Nicole Verschoore Si l'année 1821 voit disparaître un géant de l'histoire en la personne de Napoléon, elle en voit aussi naître deux, en littérature : Charles Baudelaire et Gustave Flaubert.
Le premier deviendra le poète phare de la modernité, qui irriguera les veines de maints courants ultérieurs (décadentisme, symbolisme, etc.) ; le second incarnera, au XIXe siècle, le modèle du romancier styliste, travailleur inlassable du Verbe. Le scandale les réunira en 1857 sur les bancs de la Correctionnelle, quand il s'agira de juger de la moralité des Fleurs du Mal et de Madame Bovary. Tous deux rêvèrent d'Orient et furent assoiffés d'idéal.
Tous deux partirent, chacun à sa façon, en croisade solitaire contre la Bêtise de leurs contemporains. Tous deux disparurent en laissant derrière eux une oeuvre majeure, mais suspendue dans l'inachèvement, qu'il s'agisse du chantier polémique inspiré par le séjour de Baudelaire dans une Belgique honnie ou l'anti-encyclopédie satirique et "hénaurme" Bouvard et Pécuchet. A travers des éclairages variés et souvent inattendus, notre dossier envisage en miroir ces deux personnalités hors norme et questionne de conserve la démesure de leur génie afin de savoir pourquoi, aujourd'hui plus que jamais, nous avons encore à nous y ressourcer.