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René Déjardin (1940-1997) est né d'une famille ouvrière du bassin minier. Entré très jeune chez les rédemptoristes, il laissa grandir en lui une vocation de prêtre-ouvrier, alors même que cet apostolat était combattu à Rome et ailleurs. Ordonné en 1967, il exerça une charge pastorale à Liévin, en même temps qu'il fut coffreur-boiseur dans une entreprise de construction d'Arras. Il s'engagea à la CGT, puis au parti communiste. En 1981, la confédération l'appela pour prendre en mains les questions du logement et représenter le syndicat dans les organisations paritaires. Jusqu'à sa mort prématurée à l'âge de 57 ans, il conserva un pied à Paris et un autre dans sa commune de Burbure (Pas-de-Calais), où il fut élu adjoint au maire. Sa double appartenance, au monde ecclésiastique et au monde ouvrier, le place devant deux formes de déclins : celui de la pratique religieuse et celui du militantisme syndical. Décrire le rôle de René Déjardin dans cette période de 1968 à 1997 permet de s'interroger sur les espoirs et les contradictions de l'Eglise postconciliaire et aussi sur l'impact que les prêtres-ouvriers ont eu dans la société française. Il révèle aussi l'évolution de la vie de tout un bassin minier sur la deuxième moitié du XXe siècle. Au-delà mais à travers cette biographie de René Déjardin, c'est donc toute une tranche de la vie de notre pays, tant religieuse, qu'économique, sociale et politique qui est décrite. A un moment où dans notre pays et combien d'autres se cherche une nouvelle raison du "vivre ensemble", la lecture de cet itinéraire d'un homme pas comme les autres, peut aider tout lecteur à réfléchir sur ses propres responsabilités personnelles, tant dans ses choix les plus intimes que dans ses responsabilités de citoyen.