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Dans la perception occidentale, les Rajas indiens évoquent souvent un luxe suranné, alors que la société indienne continue d'être appréhendée prin¬cipalement par le biais des inégalités de castes ou de la tradition hindoue textuelle. L'objectif du volume n'est pas de relancer le débat sur la nature de la royauté en Inde, mais plutôt d'aborder la société de cour (au-delà du roi) comme un ensemble de relations et de pratiques, autrement dit de considérer la royauté comme un modèle de civilisation. La royauté hindoue a été abondamment étudiée, notamment la relation entre rois et brahmanes (Jan Heesterman) ou, dans une perspective plus large, entre le pouvoir politique et les institutions et valeurs socioreligieuses (Louis Dumont). Cet ouvrage rappelle que le développement des études régionales a déplacé le débat vers la nature de l'Etat dans l'Inde ancienne. Plusieurs modèles ont été proposés : féodalisme, Etat bureaucratique, Etat segmentaire et souveraineté rituelle, Etat intégratif selon un modèle processuel, formation impériale. De plus, des recherches anthropologiques et ethno-historiques ont souligné le rôle central de la royauté dans la société indienne. Plus récemment, Daud Ali a ouvert une nouvelle voie de recherche, avec le concept de " société de cour " de Norbert Elias en Inde tout en reconnaissant les contributions de Michel Foucault à propos de l'appareil d'Etat. Celles-ci ont aidé à placer la recherche sur la royauté indienne dans la continuité de processus historiques plus vastes, sociaux, économiques et religieux.