Jusqu'à aujourd'hui, la plupart des luttes de l'immigration postcoloniale et celles des quartiers populaires ont été totalement ignorées, y compris... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
16,00 €
Expédié sous 3 à 6 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 12 novembre et le 15 novembre
Jusqu'à aujourd'hui, la plupart des luttes de l'immigration postcoloniale et celles des quartiers populaires ont été totalement ignorées, y compris par les populations au nom desquelles elles étaient menées. Plusieurs raisons, qui se recoupent dans une large mesure, l'expliquent. Le racisme et son déni façonnent la société française, ce qui produit deux types de conséquences. Sur les luttes de celles et ceux qui subissent les effets de ce racisme structurel, d'une part, luttes qui seront elles-mêmes volontairement ignorées. Sur les non-Blancs qui subissent le racisme, d'autre part, et qui vont eux-mêmes minimiser les dimensions raciales de leurs luttes. Et puis toutes ces luttes ont souvent lieu à des niveaux et selon des modalités que l'on reconnaît rarement comme politiques. Les " débats " au sujet du caractère justement politique ou non du soulèvement de l'automne 2005 l'ont montré. A tous ces facteurs - et en grande partie à cause d'eux - s'ajoute un problème de transmission de l'histoire, pourtant riche, de ces résistances, faute de canaux stables et autonomes pour l'accomplir. Tout concourt donc à ce qu'à la sujétion des colonisés hier, succède aujourd'hui l'occultation ou la fragmentation de la mémoire des luttes postcoloniales et des quartiers populaires. Mais parce que des luttes existent aujourd'hui et portent en elles la mémoire des luttes passées, il nous est apparu important et utile de réunir des éléments de cette mémoire au sein d'un même ouvrage. Pour participer à l'écriture d'une histoire contemporaine des luttes anticoloniales. De notre histoire. De la Marche pour l'égalité et contre le racisme, et ses critiques, aux expériences politiques dans la banlieue lyonnaise, des luttes contre l'islamophobie à la question de l'autonomie noire, en passant par les aléas de l'émergence d'une contre-culture rap, la séquence de luttes ouverte dans les années 1980 marque à coup sûr le surgissement de la question raciale.