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Sujet polémique s'il en est, le thème de la race s'est imposé dans l'historiographie de la Révolution française et, plus globalement, dans celle des révolutions atlantiques du tournant des XVIIIe - XIXe siècles. Cet ouvrage apporte une pierre au débat en adoptant une perspective postcoloniale : inscrivant l'articulation entre race et Révolution dans le temps long de l'Ancien Régime et du début de la modernité, les auteurs y montrent que la race, construction sociale qui se transforme sous l'effet de la Révolution, est aussi une catégorie qui a joué un rôle moteur dans le processus révolutionnaire, dans l'Hexagone comme dans les colonies. En réponse aux polémiques sur le bien-fondé de recherches axées sur ce thème, celui-ci est d'emblée resitué dans l'historiographie (Cécile Vidal). Spécificité des enjeux révolutionnaires, la race questionne la citoyenneté et l'égalité face à la loi à l'heure où s'affirment la souveraineté populaire et l'universalisme des droits de l'homme. La généalogie pèse lourdement dans cette perspective, et la couleur de peau croise la question du genre et de la sexualité (Jennifer Palmer et Ian Coller). La question de la race met aussi la citoyenneté à l'épreuve de l'autre côté de l'Atlantique, au Sénégal (Guillaume Aubert). Le livre s'achève par un regard nécessaire sur l'entrée du concept de race dans les travaux portant sur la Révolution dans la colonie de Saint-Domingue, où l'approche raciale s'est imposée (Manuel Covo).