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Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente, crie sans fin Camille Claudel et j'ignore si c'est elle, ou si c'est moi qui crie, peut-être crie-t-elle pour moi, ou crions-nous ensemble pour faire surgir de la disparition d'Ibni, de son absence même, pour extraire de son corps meurtri, de sa voix rompue, la création d'une parole commune. Et je me souviens qu'un jour, une autre femme, au creux d'une maison d'argile rouge, a porté en ses flancs un enfant, qu'elle a marché avec patience en retenant son cri, qu'elle a marché de long en large pour apprivoiser la houle de son ventre et que l'enfant aux cheveux de mousse brune, à la peau d'écorce fine, aux yeux brillants qui a ouvert les yeux sur le désert avait cette faculté, étrange, d'en percevoir le rayonnement secret. Et qu'il savait (et que cette connaissance a pu l'isoler...) mais il savait, comme un vrai petit prince du désert, que sous l'infini des sables qui usent la peau, sous l'aridité des pierres tranchantes aux talons des hommes, il y avait un puits... quelque part... et que c'est lui, en affrontant tous les périls, lui, qui irait remonter des entrailles de la terre, dans ses paumes nues, quelques gouttes d'eau claire. Et qu'il le savait, et qu'il en avait accepté l'augure, mais il ignorait encore, ce jour-là, s'il en aurait la force.