C'est en parcourant l'entreprise Recoupage Québec que l'exaltation de créer a trouvé racine auprès de cette noble matière, le carton dans tous ses états ! Une magie s'est opérée, un dialogue s'est amorcé dans l'imaginaire du poète, artiste visuel, Pablo Poblète. La poésie de la matière, les espaces émergeaient en prenant possession de ses inspirations, s'offraient à lui, toujours à l'affût de déconstruire pour reconstruire.
Le voyageur s'est mis à l'oeuvre, explorant la matière entre tendresse, résistance, fragilité, lourdeur, légèreté et l'agilité de son geste créateur. Noble matériau aux multiples formes, rempli d'espaces secrets et intimes, le carton avec la complicité de l'artiste a peu à peu révélé ce qui était camouflé ! Le psycho-portrait, sujet cher à l'artiste, abordé au fil des dernières années avec les médiums comme le pastel gras, la peinture à l'huile, les techniques mixtes, se déployait maintenant dans l'espace, le temps à contrecourant du temps, de la résistance, devenait musique, rythme en pleine matérialisation.
L'expression murale a envahi l'espace, les psycho-portraits se sont mis à communiquer entre eux, séduits par la générosité et la détermination intuitive de l'artiste. Ils se sont majestueusement dévoilés avec l'instinct assuré du poète. Au fur et à mesure que les ébauches prenaient forme, le dadaïsme, le cubisme, le constructivisme, l'art brut, le pop art se sont rappelés à lui, se sont profilés dans son esprit comme des notes habitant ses gestes et son intuition.
La création, le désir de l'explorateur de déconstruire pour reconstruire ont ressurgi spontanément. Le jeu, l'importance de dire, d'exprimer ce qui compose son être se sont manifestés. La famille s'est peu à peu agrandie et les découvertes du chercheur se dessinaient amplement avec grandiloquence dans l'espace. La fascination, la nécessité de créer habite le poète depuis son enfance. Tout devenait prétexte à mettre en forme, à s'aventurer dans la matière avec toute sa diversité culturelle, pour exprimer la beauté, dénoncer à sa manière les événements inacceptables qui ont tatoué son passé et se défilent dans la quotidienneté imbriquée dans la vie actuelle.
Son besoin de créer se conjugue implicitement avec la sublimation et la passion de faire parler, danser la matière, notamment dans les expressions de ses psycho-portraits EGO déconstructif aux accents dérisoires et auto-dérisoires.