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Pendant de nombreuses années, la sociologie des religions, se focalisant sur les nouvelles formes de croyance, a largement désinvesti l'étude des institutions religieuses, et tout particulièrement de celle qui jusqu'aux années 1960 attirait toutes les attentions, l'Eglise catholique. Pourtant, cette dernière connaît depuis plusieurs années des bouleversements profonds, au premier rang desquels se situe le processus de redistribution des tâches entre les différentes catégories d'acteurs intervenant en son sein : des prêtres dont la moyenne d'âge atteint soixante-dix ans et dont le nombre se réduit à une peau de chagrin, des diacres permanents et des laïcs missionnés en plus grand nombre (des femmes, en majorité). Les modalités du travail religieux ont donc profondément évolué au cours des dernières années. Si la figure du prêtre demeure fascinante, une étude de l'institution catholique aujourd'hui serait gravement incomplète si elle se limitait au seul corps sacerdotal. L'attention quasi exclusive portée à la personne du prêtre a pour effet de dissimuler les nouvelles formes de division du travail religieux mises en place au cours des vingt dernières années, dont l'ampleur est considérable. Encore méconnus du grand public, y compris des catholiques eux-mêmes qui n'en perçoivent pas toujours l'intensité, ces différents phénomènes constituent une véritable " révolution silencieuse ".