Eléonore Lépinard est sociologue, professeure en études de genre à l'Université de Lausanne. Ses travaux portent sur les mouvements et les théories féministes, l'intersectionnalité, le genre et le droit. Dans son ouvrage Feminist Trouble, intersectionality politics in post-secular times (Oxford, 2020) elle analyse comment l'intersectionnalité liée à la race et à la racialisation de l'islam transforme les mouvements féministes en France et au Québec.
Elle interroge les résistances d'une partie des féministes à l'intersectionnalité à travers le concept de blanchité féministe, approfondissant par là-même l'analyse des ressorts sociaux et moraux du fémonationalisme contemporain. Ce regard critique sur les divisions et le futur du féminisme ouvre à une reconceptualisation théorique et politique du sujet féministe à partir de la notion de responsabilité éthique féministe.
Elle a également co-dirigé plusieurs ouvrages, Genre et islamophobie (ENS éditions, 2021, avec O. Sarrasin et L. Gianettoni), Intersectionality in Feminist and Queer Movements (Routledge, 2020, avec E. Evans), L'intersectionnalité. Enjeux théoriques et politiques (avec F. Fassa et M. Roca i Escoda, La Dispute, 2016) ; et elle est l'autrice, avec Marylène Lieber de Les Théories en études de genre (La Découverte, 2020).
Sarah Mazouz est sociologue, chargée de recherches au CNRS. Ses travaux s'appuient sur des enquêtes ethnographiques et mobilisent les critical race studies, la sociologie du droit, la sociologie des politiques publiques et l'anthropologie critique de la morale. Elle est l'autrice de Race ("Le mot est faible", Anamosa, 2020). Dans La République et ses autres. Politiques de l'altérité dans la France des années 2000 (ENS Editions, 2017), elle montre comment s'articulent dans l'espace social immigration, nation et racialisation.
En étudiant les résistances opposées à la mise en oeuvre d'une politique publique de lutte contre les discriminations raciales et les pratiques de naturalisation, où s'affirme le plus souvent une conception univoque de l'appartenance à la nation, elle interroge l'économie des relations entre identité, égalité et citoyenneté dans le contexte républicain.