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La position de la question de l'être est sans doute l'acte de naissance de cette discipline qui a reçu le nom, un peu fortuitement, de métaphysique. Aristote ne fut pas tout à fait le premier à la poser, car elle était manifestement présente dans le platonisme, mais il fut le premier à la formuler explicitement comme une question à la fois inévitable et fondamentale pour l'ensemble du savoir humain, et surtout à montrer qu'elle rendait nécessaire l'élaboration, à côté des autres disciplines scientifiques, d'une science de l'être en tant qu'être, soit d'une doctrine rationnelle capable d'élucider et d'expliquer l'être considéré en tant que tel.
Qu'au début du XXe siècle Heidegger ait pu déclarer que la question de l'être avait été oubliée, qu'elle était toujours sans réponse, et vouée à le rester, signifie donc implicitement qu'Aristote a échoué dans la poursuite de son projet, et n'a pas répondu à la question qu'il formulait.
Le présent livre voudrait contribuer à persuader le contraire.
Michel Nodé-Langlois, ancien élève de l'École Normale Supérieure, agrégé de philosophie, enseigne la philosophie et l'histoire de la philosophie en classe de khâgne au lycée Pierre-de-Fermat, à Toulouse.