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Pendant longtemps, les risques sociaux n'ont pas suffisamment été assurés en Suisse. Une partie de la population était alors soumise à l'appréciation des services sociaux et des autorités de tutelle, libres d'estimer qu'elle "s'adonnait à l'inconduite" ou "à la fainéantise" ou était "alcoolique" pour recourir à des internements au sein de diverses institutions. Par ces catégorisations morales, l'administration renvoyait la faute sur les individus eux-mêmes. Les internements servaient à apporter de la stabilité à un ordre social patriarcal et hiérarchisé, qui assignait l'homme à un rôle de travailleur destiné à entretenir son foyer et la femme à celui de mère au foyer. Certes, des responsables ont critiqué ces procédures qui ne garantissaient pas de produire de résultats, ne respectaient pas toujours la séparation des pouvoirs lorsqu'elles étaient imposées et dont la décision ne pouvait, en partie, pas être contestée, mais même le Tribunal fédéral n'a jamais remis en question le principe de l'internement administratif. Les cantons se sont obstinés à conserver cette possibilité de s'immiscer dans la vie de leurs citoyens, plutôt que de préserver leur droit à être eux-mêmes. Ce n'est que la ratification de la Convention européenne des droits de l'Homme, appliquée à partir de 1974, qui a alors contribué à faire évoluer les esprits.
Pendant longtemps, des personnes sans emploi, malades ou tombées dans la pauvreté ont été enfermées dans des institutions plutôt que soutenues financièrement. Par ces catégorisations morales, les autorités renvoyaient la faute de l'internement sur les individus eux-mêmes. L'objectif exprimé des mesures était de discipliner et de sanctionner.
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