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On a sa fierté (1964), Le sarcophage (1971), Le seul héritage (1974) : trois livres qui forment un tout. Mêmes lieux — la Thessalonique des jeunes années de Ioànnou, les lieux où il part enseigner, comme la Libye, où il passe deux ans — ; même période — la guerre, la guerre civile, la dictature des colonels — ; même personnage central : l'auteur ; même attention extrême à soi-même et aussi aux autres (la famille, les voisins, la ville entière), dans un va-et-vient perpétuel entre le je et le nous ; même façon de raconter, loin de toute chronologie, par brèves plongées dans un passé douloureux, comme on tapote à petits coups une plaie. C'est dans ce livre inaugural que les tourments intimes sont les plus aigus. Isolé par ses origines (ses parents sont nés hors de Grèce), par son malaise d'intellectuel qui n'aime que les gens du peuple, par son homosexualité surtout — qu'à l'époque, on ne saurait vivre ou seulement dire —, Ioànnou se débat dans une terrible solitude. Il étouffe de ne pas pouvoir se confier, se confesser, se disculper. C'est ce besoin de tout dire et en même temps de tout cacher qui donne aux trois livres une tension particulière, d'où vient en grande partie leur force et leur charme. Avant ce coup d'essai, Ioànnou était un homme de trente-cinq ans qui n'avait rien fait encore de sa vie, l'auteur presque inconnu de deux minces recueils poétiques ; dix ans plus tard, il sera reconnu, fêté, imité. On peut soutenir que grâce à lui la littérature grecque, le plus souvent extravertie jusqu'alors, s'est davantage autorisé l'introspection, le discours sur soi ; qu'elle a appris à s'exprimer de façon moins frontale, plus indirecte et fine.