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Face au vertige de l'oubli et de l'exil qui s'est emparé de sa mère, atteinte d'Alzheimer, l'auteur tente une percée vers les lieux du souvenir. Elle y évoque le Paris des années 70, et au-delà, la famille du patriarche à Taiwan et à New York, où elle mesure son héritage, rejeté ou perdu. Mais la traversée de la mémoire se mêle intimement à l'imaginaire et donne lieu à ses propres récits. L'autoportrait se tisse alors de roman noir, et surtout, de western, où les doubles de l'héroïne mènent leur vie parallèle. Le scénariste d'un film s'y heurte, de beaucoup trop près, à la mafia chinoise. Et surtout, l'Indienne cherokee se retrouve déportée en 1839 vers l'Oklahoma. Image de la femme marginale sur un autre continent, elle aussi, comme la mère taïwanaise, poursuit son parcours chaotique vers un Ouest intime et sauvage. A travers ces portraits de femmes, fortes et vulnérables, Hélène Ling se demande plus généralement, dans un style habité et puissant, comment survivre à nos origines.
Dans son troisième roman, Hélène Ling explore une nouvelle forme d'écriture autobiographique. Le récit entremêle autour du thème du déracinement l'enfance poignante d'une femme d'origine chinoise dans le Paris des années 70, l'histoire d'une Indienne cherokee et celle d'un scénariste qui tente de se mesure à la mafia chinoise. A travers le portrait en parallèle de ces deux femmes, à la fois fortes et vulnérables, Hélène Ling nous pose plus généralement, dans un style habité et puissant, la question de nos origines.