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Dès son premier livre (Les Boîtes puis la Décision), Allain Glykos posait la question du rapport qu'entretiennent la beauté avec la mort, l'art avec la violence, la peur avec le courage... L'argument de ce nouveau roman est simple, voire dépouillé : un couple (le narrateur et sa compagne) occupe, dans un hôtel espagnol proche d'un musée d'art contemporain (le but du voyage...), une chambre voisine de celle où se déroule, durant la nuit, une scène de violence. Tout dans ce roman devrait appeler au bonheur, ou du moins à une forme d'équilibre : la beauté des lieux, l'harmonie des formes, la présence évidente du génie artistique, la relation de couple. Puis, une scène de violence, sans doute réelle, mais peut-être fantasmée, va ébranler l'édifice, rendre dérisoire tout sentiment de bonheur, et surtout tendre au narrateur un cruel miroir dans lequel il sera contraint de se reconnaître faible, lâche, traître aux grands sentiments qu'il inspire à sa compagne. Quelle part sommes-nous prêts à prendre dans le malheur des autres ? Jusqu'où chacun est-il prêt à prendre parti ? Et l'art, en l'occurrence la peinture, l'évocation de quelques peintres majeurs, peut-il nous sauver de tout ? Une fois de plus, Allain Glykos nous embarque dans une narration à première vue anodine pour nous piéger dans ses questionnements philosophiques qui n'ont pour sujet que " l'homme face à lui-même ".