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Ni école, ni courant clairement identifié, le "nuevo teatro espanol" rassemble un groupe hétérogène d'auteurs dramatiques espagnols nés entre 1922 et 1942-1944 qu'anime la volonté d'écrire un théâtre en liberté, théâtre de résistance et de subversion esthétiques et politiques, dans le contexte "agonique" de la dernière décennie du franquisme. Les symboles, les valeurs, la langue et les rituels du franquisme sont particulièrement mis à mal dans des cérémonials sacrificiels et sadomasochistes, ludiques et parodiques, où la passion du pouvoir trouve à s'exprimer à travers les scénarios fantasmatiques les plus délirants et transgressifs. Au cours de véritables bacchanales théâtrales et linguistiques, ces auteurs mêlent les figures carnavalesques, christiques et dionysiaques comme conjuration du théâtre mortifère de la scène franquiste où les cérémonials se succèdent : cérémonials de l'auto-glorification de l'autocrate, défilés commémoratifs (18 juillet), cérémonials sacrificiels (répression, torture, exécutions), scénographies urbaines et monumentales grandioses. Défini tantôt comme théâtre underground, tantôt comme théâtre "symboliste", il est surtout un théâtre rituel grotesque néobaroque au ton blasphématoire et à l'esprit d'insolence et de désobéissance. Sont étudiés ici les univers dramaturgiques de quatre de ces auteurs qui participent à la fois de ces trois ordres esthético-politiques : Luis Riaza (1925), Francisco Nieva (1927), Antonio Martinez Ballesteros (1929) et Miguel Romero Esteo (1930).