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" Maman a la peau d'un singe ". Dérouler ce que contient cette phrase d'Enfance et l'étendre sur l'ensemble de l'oeuvre de Nathalie Sarraute, c'est montrer comment la mise à mal de la peau de maman et de ses substituts parfois méconnaissables conduit l'auteur à détruire inlassablement le personnage, la personne et l'identité individuelle. La peau de maman est d'abord un lieu, interface où se produisent les échanges blessants entre le dehors et le dedans. Ces jeux, vécus négativement en termes d'intrusion et d'expulsion par ces êtres inconsistants qui peuplent les romans, sont pris activement en charge par l'écrivain et recherchés au niveau du processus créateur. La peau de maman est aussi une substance dorée et veloutée que contredisent cruellement ses paroles pétrifiantes. Les formes romanesques traditionnelles sont de même pour Nathalie Sarraute objets de soupçon, perçues comme des matières lisses et figées que l'auteur oppose dans une guerre des substances à sa peau d'écriture souple et poreuse, extensible à l'infini. L'oeuvre de Nathalie Sarraute pose des questions qui concernent à la fois la création et la sensibilité littéraires : que cherche à toucher un écrivain ? Quelle est la texture de sa peau d'écriture ? Que touche-t-il en nous et comment allons-nous le toucher en retour ?
Nathalie de Courson, agrégée et docteur ès lettres, enseignant au lycée Turgot à Paris, a effectué des charges de cours à l'Université de Paris III Sorbonne Nouvelle et collaboré aux revues Equinoxes et Poétique.