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Qu'a fait l'action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour n'oser en parler sans vergogne et pour l'exclure des propos sérieux et réglés ? Nous prononçons hardiment : tuer, dérober, trahir, et cela, nous n'oserions qu'entre les dents ? Dans le troisième livre des Essais, et particulièrement au chapitre 5, " Sur des vers de Virgile ", Montaigne se peint presque " tout entier et tout nu ". C'est là en effet qu'il aborde ses rapports avec les femmes, le mariage, et la sexualité en général. Contraint par l'âge de dire adieu, non sans un regret douloureux, au commerce des dames - qu'il a toujours aimé " un peu privé " -, conscient que l'amour n'est " proprement et naturellement en sa saison qu'en l'âge voisin de l'enfance ", Montaigne refuse le ridicule du vieillard amoureux. Avec une honnêteté rare et un ton d'une modernité frappante pour un homme du XVIe siècle, il s'élève contre l'injustice des jugements masculins, reconnaissant aux deux sexes les mêmes défauts. On verra que ses vues sur le mariage et l'amour peuvent éclairer certains problèmes qui demeurent actuels au XXIe siècle.