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Quand je visitai l'Espagne, en 1843, j'étais tout rempli de l'étude de ses poètes du XVIe siècle. J'ai vérifié, dans ce voyage, plusieurs des idées auxquelles m'avait conduit l'étude de l'ancienne littérature espagnole. L'Alhambra et la Mosquée de Cordoue m'ont fait comprendre le Coran, et m'ont fourni une nouvelle page pour l'histoire des religions. Les événements extraordinaires au milieu desquels je tombai me réveillèrent bien vite de ces beaux songes. Il me reste un témoignage qui me fait croire que j'ai raconté avec une exactitude rigoureuse ce que j'ai vu. Le président du conseil de ce temps-là, Joaquim Lopez, m'écrivit un peu après, qu'il traduisait cet ouvrage, à cause de sa fidélité, et qu'il y ajoutait des notes sur l'administration dont il avait été l'un des chefs. L'Espagne était alors en pleine renaissance littéraire. De toutes parts éclataient les premiers germes d'un esprit nouveau. Je pris plaisir à décrire cette renaissance. Les hommes que l'expérience de la vie publique avait blessés se consolaient au spectacle de l'imagination et de la poésie. Nous nous disions tous alors que ces fleurs n'étaient pas faites seulement pour orner les ruines. Verrais-je aujourd'hui l'Espagne et le Portugal des mêmes yeux qu'en 1843 et 1844 ? Je le crois.