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Peut-on éocuter sans ciller les députés et sénateurs célébrer la liberté, l’égalité, la fraternité lorsque l’on est en incapacité juridique et civique, disposant d’aussi peu de droits que les enfants, les fous, ou les criminels ? Comment surmonter sa frustration lorsque l'on est évincé des discussions et décisions importantes concernant son couple, sa famille, son quartier, sa ville ? L'idée d'un suffrage universel «masculin» est-elle acceptable, si l'on fait partie de l'autre moitié des citoyens, celle qui n'est jamais consultée ? Maria Pognon et ses amies féministes ont vécu ces injustices et tenté d'apporter des réponses pertinentes à la prétendue «infériorité» des femmes. Journaliste, socialiste, présidente de la Ligue pour le Droit des Femmes et membre du Conseil d'administration de la Société française d'Arbitrage entre les Nations, Maria Pognon a participé entre 1889 et 1904 au long combat pour l'émancipation féminine sous la IIIe République aux côtés de Maria Deraismes et Georges Martin, comme les autres membres fondateurs de la première Loge mixte en France à l'origine de l'Ordre Mixte International Le Droit Humain. Ce récit révèle son parcours, reconstitué d'après de nombreux documents d'époque.