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L'étymologie de l'addiction nous vient du latin "ad-dicare", soit "dit-à" : les esclaves, qui n'avaient pas de nom, étaient "dit-à" leur maître, en l'occurrence, le "pater familias". Au Moyen Age, l'addiction est une expression juridique qui signifie la mise à disposition contrainte de la personne endettée envers son débiteur. Tabac, alcool, drogue, ne peuvent désormais s'apprécier que dans l'intimité du chez-soi, et encore ? Pour autant, la stigmatisation des substances psychotropes n'empêche pas l'industrie chimique d'abreuver nos concitoyens de benzodiazépines, toutes aussi addictives. La loi républicaine serait-elle clivée ? La sociologie décrit une économie parallèle, qui fait vivre les exclus de la récession. Les lois mêmes, édictées de par le monde, font la fortune de mafias qui menacent la démocratie. Quelle législation pour l'addiction ? Le langage instaure l'être humain comme sujet au désir, dont la satisfaction ne peut être qu'interdite. Donc manquée, assurant ainsi par la répétition, la pérennité de la quête de jouissance de l'homme. L'addiction déroge-t-elle à la loi symbolique de l'être parlant ?
Christian Colbeaux est psychiatre de formation, psychanalyste à Lille, président de l'ALI - Ecole psychanalytique du Nord, et chef de service du CSAPA du Centre hospitalier de Douai.