" La nature aime à se cacher. " On entend résonner cette voix de la plus lointaine origine de la philosophie. Mais que faut-il entendre par là ? Et... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
21,00 €
Expédié sous 3 à 6 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 8 novembre et le 14 novembre
" La nature aime à se cacher. " On entend résonner cette voix de la plus lointaine origine de la philosophie. Mais que faut-il entendre par là ? Et si se cacher, ici, c'était se protéger. La nature doit-elle se protéger contre elle-même ? Est-elle menacée, mais par qui ou par quoi ?
La nature, telle que l'aura pensé l'Occident, est sans doute menacée de pollution, de destruction, mais ce qu'elle représente avant tout, pour elle-même, c'est une menace d'auto-destruction. Et c'est contre cette menace que la nature doit se protéger - contre sa propre force, sa puissance, sa dynamique. Elle doit pouvoir produire en elle, donc comme un être naturel, de quoi se protéger contre elle-même. Elle doit produire un corps naturel, qui vit et qui meurt, comme tout autre corps. Mais à la différence des autres corps, ce corps doit être capable de penser, de représenter, de concevoir la nature elle-même, sa puissance, son essence, au-delà de sa mort et de son auto-destruction. Un corps, en somme, qui la représente déjà morte, ou, plus exactement, qui se représente lui-même comme sa propre mort. Un corps de deuil. Un corps fantôme. Le corps d'une nature qui se " sait " vouée à disparaître. Le corps de la nature qui invente une technique, la technique, pour survivre à sa disparition.
De la plus lointaine origine de la philosophie, on aura nommé ce corps fantôme, l'âme ou la psyché.