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Toute cette partie de la ville antique est encore mal désencombrée. La forteresse byzantine qui est venue s'étaler sur l'acropole de Thugga, qui étranglait entre ses murailles massives les temples, les échoppes et les portiques du forum - et cela avec un beau mépris du plan primitif, en écrasant et en brisant tout autour d'elle -, cet affreux tas de pierres est toujours, en partie, debout. Rien n'excite la mauvaise humeur du passant comme la survivance de ces bâtisses parasites et misérables, qui symbolisent en quelque façon le rétrécissement de l'Empire arrivé à l'extrême période de sa décadence. C'est quelque chose d'étriqué, de compact, de ramassé sur soi-même en une attitude de défense manifestement craintive. L'Empire, à cette basse époque, a cessé de rayonner au-dehors. Enfermé dans un cercle de plus en plus restreint, il ne songe qu'à sauver, ou à prolonger sa vie. Nul souci de beauté. Il ne s'agit que d'opposer à la ruée de l'agresseur un front de résistance, une barrière difficile à percer ou à franchir. Pour dresser des obstacles de ce genre tout est bon au mercenaire et à l'ingénieur de Byzance : débris de statues et d'inscriptions, blocs de marbre arrachés aux temples et aux arcs de triomphe, il utilise tout, il entasse pêle-mêle et il encastre tout cela dans la muraille grossière derrière laquelle il abrite sa peur. Il achève les dévastations des Vandales, qui, avec les nomades, ont commencé la mine des cités africaines. Ces derniers des Romains se conduisent comme les pires barbares. " Louis Bertrand, Les Villes d'or