La psychanalyse a mis en évidence l'importance de l'infantile. Les expériences infantiles laissent des traces. Par ailleurs, on ne se sépare jamais de l'enfant en soi. Celui-ci continue d'être vivant en tout adulte et d'interpréter le monde. L'infantile est fait d'expériences malheureuses, de douleurs, de traumatismes, qui génèrent des souffrances persistantes, mais il est fait aussi d'expériences heureuses, de bonheur, de plaisir. Ces expériences, et leur rémanence, concernent l'enfance, la petite enfance, les éprouvés du bébé, voire du foetus. Les traces de ces expériences lointaines et parfois précoces se révèlent à travers les affects, les émotions, les souffrances et la façon de s'en protéger ; elles s'expriment par le langage, les rêves, les fantasmes, les symptômes, mais aussi par le corps, la posture, la façon d'être au monde. La capacité à jouer, à créer - au sens de la création artistique mais aussi au sens où un sujet est créateur de sa vie - puise également ses sources dans les expériences infantiles, dans le ludique infantile. L'infantile marque la parentalité de tout sujet, impacte la filiation, le générationnel. Il se remet en scène dans le lien éducatif ou pédagogique, comme dans le lien thérapeutique, transférentiel.