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"[...] Ainsi Péguy n'avait pas besoin d'aller au beau bras dessus bras dessous avec les artistes ; son art lui était dicté par le souci d'être vrai, et juste, ajusté à l'objet, et pur, même lorsqu'il ne montrait aucune complaisance pour l'adversaire et le rudoyait comme il croyait que ce mauvais esprit le méritait. Quand Péguy défendait ses positions, il le faisait comme on combat, non comme on joue, en n'accordant rien à celui qui n'avait pas le même objectif que lui. Il n'avait pas besoin d'être artiste, il était un vivant. Son art est le portrait de sa vie. - Et son oeuvre alors ? - Son oeuvre n'est autre que le témoignage de sa vie, comme lui "d'un seul tenant". En un mot, c'est une bâtisse - oh ! pas une construction ! - un travail de charpentier, de tailleur de pierre, de sculpteur sur bois, son propre maître d'oeuvre. Quand je le connus et que nous parlions de sa Jeanne d'Arc, il me dit qu'il lui prévoyait dans les "vingt-quatre volumes. - Vingt-quatre... ? - Voyez-vous, je voudrais que ce fût comme une cathédrale." Il avait toujours à cette époque - en 1912 - Chartres devant les yeux", Stanislas Fumet.