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Les sagesses taoîste et bouddhiste se sont rencontrées et mutuellement enrichies dès le deuxième siècle, notamment dans la plaine du fleuve Rouge, alors extrémité méridionale, plus ou moins autonome de l'empire chinois. Pendant un millénaire, et non sans défendre leur particularisme, les moines lettrés du Gia Chi —An Nam ont participé activement à l'approfondissement de la civilisation, offrant finalement la perspective d'une haute spiritualité naturelle par la religion bouddhiste ou par une difficile intuition immédiate. Ce fut l'Ecole de l'Esprit, pour laquelle on reprit au Xe siècle le terme indien dhyana, transcrit chan (na), vietnamien thièn, japonais zen. Méfiants envers les enseignements théoriques, ils y ont privilégié l'éveil personnel, aidé par des maîtres plutôt guides spirituels, auteurs de dialogues et de stances décourageant les spéculations intellectuelles, et menant aux évidences naturelles. La dynastie Tran s'est imposée au XIIIe siècle dans et hors de l'An Nam — Dai Viêt, alors avec le Japon bastions extrêmes de la résistance contre les invasions.