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Interroger les relations que les libertins entretiennent avec la science de leur temps ne peut se faire qu'à travers des approches croisées : selon les sensibilités et les méthodes, l'accent est ici mis tantôt sur les contenus de pensée, tantôt sur les stratégies discursives qui les prennent en charge. Le rapport des libertins à la science se caractérise le plus souvent par une série de déplacements orientés et pleinement maîtrisés : un tel traitement permet de révéler le potentiel de subversion d'une théorie scientifique, d'en tirer les conséquences philosophiques les plus radicales, de replier aussi le discours scientifique sur lui-même en le soumettant à un questionnement épistémologique. Même s'il se déploie généralement en marge de l'activité scientifique proprement dite, le discours libertin rejaillit en quelque sorte sur la science : il contribue à la constituer en champ autonome et y exporte parfois ses stratégies de dissimulation. Entre la révolution scientifique et la mouvance libertine, l'interaction a sans doute été plus profonde et plus complexe qu'on a coutume de le croire. Les articles réunis dans la deuxième partie de ce volume reflètent la diversité des modes de diffusion et de réception des discours scientifiques à l'Âge classique. Leurs auteurs s'interrogent sur les enjeux épistémologiques, polémiques ou stratégiques de l'inscription du savoir dans des lieux de passage tels que les dialogues, les pièces poétiques, les romans ou les histoires comiques, que la taxinomie actuelle exclut du corpus scientifique. L'Arétin, Bruno et Galilée, Louis Le Laboureur, Madame Deshoulières et La Fontaine, Sorel, Tristan et Cyrano, étudiés ici dans cette perspective, permettent de nuancer les classifications trop rigides, faites a posteriori. Car la représentation littéraire d'univers qui se sont construits en marge de la physique aristotélicienne et du mécanisme cartésien ne manque pas de favoriser et de concrétiser des hypothèses fécondes.