Jacques Kebadian : Né en 1940 à Paris / Etudes à l'IDHEC. Assistant réalisateur sur trois films de Robert Bresson : Au hasard Balthazar (1966), Mouchette (1967), Une femme douce (1968). Premier film de fiction, : Trotsky (1967). 1968, fonde avec Michel Andrieu et Renan Pollès le collectif militant ARC, qui réalise Le Droit à la parole, Joli mois de mai, Comité d'action 13 ; Jean-Luc Godard intègre certaines des images filmées par l'ARC à Un film comme les autres.
Les jeunes gens dans Albertine (1972), les sans-papiers D'une Brousse à l'autre (1997), les Indiens zapatistes de La Fragile Armada (2003), la classe ouvrière, les exilés, Jacques Kebadian se poste aux côtés de tous les opprimés, aussi désespérée et inégale soit la lutte. Ne jamais se résigner, surtout pas à la disparition : une longue série de films consacrés à l'Arménie avant et après le génocide de 1915 ponctue un trajet qui se caractérise avant tout par ses nombreuses fidélités.
Fidélité aux origines arméniennes, collaborations au long cours avec d'autres créateurs (Jean-Robert Ipoustéguy, Pierre Guyotat, François Marie Anthonioz, Patrick Bouchain…), constance du travail avec d'autres cinéastes (Franssou Prenant, Serge Avedikian, Joani Hocquenghem…), assiduité à bâtir une galerie de portraits de femmes exemplaires (Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Chouchan Kebadian et ses soeurs, les danseuses Apsaras du Cambodge…).
Là où guerres, massacres et violence économique les ont arrachés. Jean-Louis Comolli.: Né en 1941 à Philippeville, Algérie / Ciné-club d'Alger (1958- 1959) ; Cahiers du cinéma (1962-1973), rédacteur en chef de 1965 à 1973 avec Jean Narboni ; Free Jazz / Black Power (avec Philippe Carles, 1971) ; films de fiction (La Cecilia , L'Ombre rouge, Le Bal d'Irène…) ; films dits documentaires (premier en 1968 : Les Deux Marseillaises avec A.
S. Labarthe, dernier en 2017 avec Ginette Lavigne : Faire route avec Jacques Réda ") – dont les treize films de la série Marseille contre Marseille avec Michel Samson (1989-2016) ; en tout, une cinquantaine de films entre “documentaires” et “fictions” ; écrit aux Cahiers du cinéma, à Images documentaires, Jazz Magazine, Trafic ; enseigne à l'IDHEC, la FEMIS, Paris 8, les Ateliers Varan, la HEAD de Genève, à Barcelone, Buenos Aires, Sao Paolo, Belo Horizonte, Rio de Janeiro, Rome, Lagrasse ; publie aux Editions Verdier : Voir et Pouvoir ; Cinéma contre Spectacle ; Corps et Cadre ; Daech, le cinéma et la mort et, en 2018, Une terrasse en Algérie.