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L'immigration a pris une telle importance dans les débats sur les villes d'aujourd'hui et sur leur "gouvernance" que beaucoup seraient tentés de voir dans cette présence étrangère, nombreuse et multiforme, une nouveauté du monde contemporain. Rien de plus faux. Depuis l'Antiquité, on chercherait en vain une ville qui n'ait accueilli en son sein des minorités venues du dehors et perçues comme étrangères, qui ne se soit interrogée sur leur place et sur leur statut, et qui n'ait tenté de répondre à ces questions d'une manière ou d'une autre. L'histoire des étrangers dans la ville s'identifie avec l'histoire même de la ville. Le présent nous renvoie donc au passé de la Méditerranée et de l'Europe. Il nous invite aussi à la comparaison avec d'autres sociétés comme celles de l'Islam, de l'Inde, de la Chine ou de l'Amérique précolombienne. Plus près de nous, pourtant, le destin de nos villes a été marqué par des évolutions qui ont couvert la fin du Moyen Age et l'époque moderne, soit les cinq ou six siècles qui ont précédé la révolution industrielle, et qui ont inventé aussi bien le "ghetto" (Venise) que la "rue des Lombards" (Paris) ou l'organisation de "colonies" étrangères, avec leurs consulats, leurs privilèges, leurs chapelles et même leurs églises. C'est ce demi-millénaire des origines - celui de la mise en place d'un premier ordre politique et économique, avec ses capitales, ses métropoles marchandes et ses réseaux commerciaux - que ce livre s'est efforcé d'analyser, à l'échelle de la Méditerranée puis de l'Europe occidentale qui en a recueilli l'héritage. L'étranger y est omniprésent et pourtant difficile à saisir, souvent accepté, parfois chassé ou poursuivi, voire condamné comme tel. Même rejeté, il a contribué à modeler l'espace urbain et y a laissé ses traces, les unes glorieuses, d'autres silencieuses et presque secrètes, les unes durables et inscrites dans le sol et le paysage urbain, les autres plus éphémères. Ces traces constituent aujourd'hui les pistes préférées des historiens : elles leur livrent les hommes et leurs représentations d'eux-mêmes, des autres et de leur environnement. Elles sont porteuses d'identité : nous nous y retrouvons.