Née en 1962 et installée à Wroclaw, Olga tokarczuk se définit par le fleuve : " Je suis de l'Oder, c'est ma Heimat " (patrie). Romancière et essayiste, elle est l'auteure la plus récompensée et admirée de sa génération, lauréate de nombreux prix (dont le Prix Niké - équivalent du Goncourt - pour Les Pérégrins), appréciée autant par la critique que par le public. Qu'elle parle de la mort qui approche, thème central de Récits ultimes, qu'elle s'interroge sur les maisons et les appartenances assignées, comme dans Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 2001) ou qu'elle confronte, comme dans Les Pérégrins, les voyages de touristes aux aventures scientifiques et/ou spirituelles des XVIIIe et XIXe siècles, partout s'égrène la même bouleversante certitude : " Le monde est vivant, vibrant.
Il n'existe pour lui aucun point zéro susceptible d'être mémorisé et compris (...). Il n'y a pas plus grande illusion qu'un paysage, puisque la fixité n'y existe pas ", constate Olga Tokarczuk. Pour son dernier ouvrage non encore paru en français, un roman épique de 900 pages, Les Livres de Jacob (2014), elle vient de recevoir de nouveau le Prix Niké. Margot Carlier est spécialiste de littérature polonaise, enseignante de langue et de civilisation polonaise à l'université Jules-Verne à Amiens, conseillère littéraire aux éditions Actes Sud.
Depuis sa rencontre, déterminante, avec Hanna Krall, elle a traduit pratiquement tous ses livres. En 2009, elle a reçu le Prix Amphi pour la traduction de Gottland de Mariusz Szczygiel (Actes Sud).