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Deux albums satiriques méconnus du jeune Gustave Doré. Dans La Ménagerie parisienne, il croque l'élite de la capitale dans un bestiaire féroce. Les Différents publics de Paris offre un portrait plus attendri, mais implacable, des hauts lieux culturels de la capitale. Un souvenir vif et fringant d'un Paris disparu mais dont les rapports entre classes continuent de s'exprimer. Repéré dès ses 15 ans par l'éditeur parisien Charles Philippon, Gustave Doré commence sa carrière par des contributions hebdomadaires au Journal pour rire. Sa virtuosité, son sens aigu de la caricature lui valent très vite un incroyable succès, qui conduit Philippon à publier des albums de ses illustrations de presse, mais aussi des séries inédites croquant avec vigueur la population de la capitale. Dans Les Différents publics de Paris, Doré passe en revue les théâtres de la capitale, en y ajoutant quelques lieux plutôt réservés à l'étude comme la Bibliothèque ou l'Amphithéâtre de médecine... On y croise une faune variée, certainement plus occupée à se donner en spectacle qu'à s'instruire ou se cultiver. Vigoureuse mise en abîme du théâtre de la condition humaine, on comprend que nul n'est besoin de regarder la scène pour se divertir. Avec La Ménagerie parisienne, Doré continue sa représentation satirique du monde parisien. On peut même parler de " faune ", puisqu'il assimile chaque type social à une race animale, sans pour autant que le dessin perde de son humanité. Pour désigner les aristocrates du Faubourg Saint Germain, il reprend un terme usité en Angleterre depuis le XVIIIe siècle : les lions et les lionnes. Des lions aux rats d'égout, le crayon de Doré n'a ménagé aucune des classes de la société urbaine.