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Si le monde des cadres est depuis deux ou trois décennies l’objet d’un intérêt soutenu de la part des chercheurs en sciences sociales, en revanche les «cadres âgés», réputés exposés à partir de 45 ans au risque du chômage du fait de leur usure et de l’obsolescence de leurs, cette catégorie n’a jusqu’à présent fait l’objet que d’une attention distraite. Le propos de N Hugo-Piron n’est pas à proprement parler de remédier à ce déficit mais bien plutôt de tenter de comprendre la manière dont cette thématique de tonalité victimaire («Après 45 ans, on est bon pour crever de faim») va contribuer à la constitution de la catégorie sociale des ingénieurs, techniciens et cadres. Elle devient, en effet, dès le début du XXe siècle mais plus nettement encore après la Grande crise, le principe fédérateur d’un groupe qui en tire une part de son identité et de sa visibilité sociale. Il ne s’agit donc pas de repérer les conséquences sociales de l’exclusion mais de comprendre pourquoi il existe un discours malheureux sur les cadres qui est largement le produit d’une construction rhétorique professionnelle, d’une instrumentalisation, dont la visée globale a été de construire une défense corporative propre au groupe des cadres.
Nathalie Hugot-Piron est sociologue, docteure à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), chercheure associée au Centre Maurice Halbwachs et consultante à l’APEC.