Enfin Libre publie ici son troisième ouvrage. On a pu croire au départ qu'il s'agissait d'une blague ou d'un sous-titre mais avec le temps ce pseudonyme cachant un tandem indissociable formé de David Barou au dessin et Philippe Renaut au scénario s'affirme définitivement comme un auteur. Il est rare d'avoir ainsi un pseudonyme unique pour un tandem. Ce choix illustre un phénomène qu'on peut retrouver dans chacune de leurs oeuvres : le dessin et le scénario se mélangent en une idée symbiotique où l'on finit par ne plus savoir si le dessin est au service de la narration ou l'inverse.
Dans le Fluink paru au Cycliste en 2006, deux peuples complémentaires blanc sur noir et noir sur blanc tentaient d'entrer en communication. Dans la Rumeur paru à la Boîte à Bulles, un personnage silencieux déclenchait une révolution en marche par la puissance de son silence. Le Songe de Siwel part dans une nouvelle direction tout en restant à l'italienne, en empruntant aux grands de la littérature leurs personnages pour mieux s'en détacher en créant une oeuvre-structure onirique et déroutante.