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Mon but était de mettre en état d'être présentés les " deux cents kilos de peinture " que Maurice Le Scouëzec m'avait légué ainsi qu'à ma mère. En mai 1940, à sa mort, l'inspecteur des impôts n'avait pas daigné les regarder et avait déclaré sans problème que cela ne valait rien. Il est vrai que Maurice Le Scouëzec n'était qu'un anarchiste, un mauvais soldat, un contradicteur forcené, un matelot blackball. Il n'avait pas fait d'école de Beaux-Arts, mais il avait appris à dessiner sur un grand voilier qui allait chercher du nickel à Nouméa, avec pour professeur de dessin le lieutenant Vivier qui déserta à Thio le 23 octobre 1900. Il n'aimait pas les marchands de tableaux qui pressurent l'artiste, le font produire, à coups d'alcool, comme Modigliani, dont les œuvres traînèrent ensuite sur le boulevard du Montparnasse. Il était contre le règne de l'argent et le pouvoir des commerçants de l'art. Il aimait le Port-Rhu, cet aber qui s'ouvre en face de l'île Tristan et de Tréboul, après avoir, à mer basse, coulé au milieu de la vase. Il y avait là le cimetière des bateaux qu'il dessina et peignit. Pour lui, il avait le sentiment que c'était lui-même qu'il peignait, le vieux bateau échoué. Il s'était identifié au ship, L'Emile-Renouf. Il finissait sa vie dans un port, comme il l'avait commencée. Le Port-Rhu, c'était le dernier, celui d'où l'on partait, comme les anciens Celtes, vers les îles d'Occident. Gwenc'hlan le Scouëzec.