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Quelques lettres de l'alphabet tracées sur une page de journal, la National Zeitung de Bâle, composent un tableau de Klee (Alphabet I). Partiellement effacé, sous la peinture de Klee, on lit le compte-rendu de la finale de la Coupe suisse de football de 1938. Le O de Klee mutile, ou cache à demi un nom, celui de Walacek, joueur suisse d'origine russe qui, cette année-là, prit une part décisive à la victoire de l'équipe nationale suisse sur l'équipe austro-allemande de Hitler, à Paris.
A partir de ce rapprochement, une mémoire inventive tisse la trame d'événements historiques et fictifs, décisifs et anodins. Le lecteur est invité à un voyage narratif placé sous le signe du jeu et de la fantaisie, mais aussi d'une méditation plus dense. Des personnages imaginaires dialoguent avec des figures historiques, de Bertrand Russell à Klee lui-même, de l'avant-centre autrichien Sindelar à Hitler ; de même, les diverses langues s'associent-elles, quand l'Arioste donne la réplique à un paysan, quand des citations, des échos de Homère, de Pindare ou de Dante transforment la vie d'un homme en exemple de mémoire.
Le goût pour les thèmes apparemment frivoles qui se resserrent soudains pour se développer en réflexions profondes apparaît aussi comme un hommage à Schopenhauer, sorte de miroir au pessimisme cosmique (et microcosmique) de l'auteur ; l'ombre du mal de l'histoire (le nazisme, 1938, veille de la guerre) s'étend sur les destins individuels. Seuls demeurent, non contaminés, le geste d'un artiste, l'œuvre d'un poète, le jeu inspiré d'un champion du ballon rond. Et les rêves aussi, les rêves de l'oublié Walacek qui peut-être, et par-dessus tout, recueillent par éclairs le rythme étrange et mystérieux de la vie.