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L'heure d'une lutte de classe moderne a sonné il y a longtemps dans les métropoles d'Asie : Marx n'est pas dépassé à Pékin, à Shanghai, à Wuhan, à Canton, comme dans les grandes agglomérations urbaines des nouvelles puissances asiatiques. Aux Etats-Unis, l'ascension sociale qui dure depuis cinquante ans a entraîné le développement d'une bourgeoisie et d'une classe moyenne noires, à côté du prolétariat noir. Malgré cela, les discriminations à cause de la couleur de la peau ont continué à masquer l'oppression de classe. Dans les quartiers des métropoles américaines, ce que les nouveaux flux d'immigrés, le prolétariat afro-américain et les stratifications de salariés blancs ont en commun, c'est la discrimination sociale. Enfin, en France, en Italie, en Espagne ou en Allemagne, au fil des décennies, les métropoles ont aussi changé de visage : les tâches les plus pénibles et les salaires les plus bas sont réservés au prolétariat immigré. Ainsi, la vieille Europe, qui avait pourtant connu l'horreur du génocide, a replongé dans la honte du racisme et de la xénophobie. " Black Lives Matter ", bien sûr : les vies noires comptent, mais gare aux hypocrites qui ne dénoncent le racisme que chez les autres. Les vies des désespérés qui continuent à se noyer dans le canal de Sicile, les vies des ouvriers agricoles exploités dans des conditions inhumaines, celles des millions de travailleurs sans aucune protection dans les chantiers, les usines, les entrepôts et les hôtels : toutes ces vies comptent. La crise de la pandémie séculaire a révélé ce qui était sous les yeux de tout le monde, mais que personne ne voulait voir. Pour se battre contre toute oppression et toute exploitation, il faut alors retourner à Marx. Il faut retrouver le principe de l'unité de classe, dans la conscience scientifique du communisme.