L'idée d'un pouvoir ou d'une efficacité des paroles émerge de la lecture de sources fort différentes au Moyen Age, qu'il s'agisse de textes doctrinaux ou d'ouvrages à vocation pratique. Ce livre se veut une confrontation la plus large possible, sur ce thème, dans une perspective d'histoire intellectuelle et anthropologique. En effet, dans les différents cas, relevant de différents domaines, de nombreuses questions transversales se posaient, au sujet des éléments qui étaient décrits comme déterminant l'efficacité de la parole (les paroles elles-mêmes, le rituel, les protagonistes).
Cette efficacité faisait-elle l'objet d'un discours normatif ? Donnait-elle lieu à un discours réflexif, de la part des philosophes ou des théologiens ? L'engagement du locuteur, sa croyance, son intention, étaient-elles, comme le consentement ou la collaboration de l'auditeur, des facteurs déterminants ? Existait-il dans les paroles un pouvoir intrinsèque, ou n'étaient-elles que le vecteur d'un pouvoir venu d'ailleurs, surnaturel notamment ? Des matériaux et analyses présentés surgissent des questions qui pourront intéresser la philosophie du langage comme l'histoire ou l'anthropologie.
Les contributeurs : Eléonore Andrieu, Enrico Artifoni, François Boespflug, Hélène Bouchardeau, Jean-Patrice Boudet, Alain Boureau, Carla Casagrande, Laurent Cesalli, Florence Chave-Mahir, Béatrice Delaurenti, Jean-Pierre Descamps, Lucie Doležalová, Giacomo Gambale, Benoit Grévin, Gábor Kiss Farkas, Gábor Klaniczay, Corinne Leveleux-Teixeira, Costantino Marmo, Franco Morenzoni, Sylvain Piron, Alessandra Pozzo, Aurélien Robert, Irène Rosier-Catach, Silvana Vecchio, Julien Véronèse