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Les actes du colloque " Le livret d'opéra au temps de Massenet ", qui s'est tenu lors du VIe Festival Massenet en novembre 2001 à L'Esplanade Saint-Étienne-Opéra, rassemblent les réflexions de treize chercheurs s'interrogeant sur les conditions d'existence et de transformation du livret d'opéra au temps de Massenet. Depuis Berlioz, qui réfléchit à la pertinence de l'image de l'antiquité virgilienne, revisitée par la poésie de Shakespeare, et s'improvise librettiste de ses Troyens, jusqu'au devenir de Salomé, pièce française d'Oscar Wilde choisie par Strauss comme livret d'un drame musical (Musikdrama), cinquante années de productions dramaturgiques sont abordées dans le foisonnement de leurs diverses directions, de leurs cohérences et de leurs disparités et ramènent le propos soit à Massenet soit à d'autres compositeurs comme Ernest Chausson ou Reynaldo Hahn. Car si l'auteur de Werther perpétue certaines traditions de l'opéra français tout en contribuant à le transformer, la production lyrique française de cette époque témoigne, d'une façon plus générale, d'un éclatement des formes et des sujets, marqué entre autres par l'avènement presque conjoint du Naturalisme et du Symbolisme sur la scène de l'opéra où continuent d'évoluer drames exotiques, mythologiques ou historiques. L'attitude des musicologues penchés sur les archives des compositeurs ou sur l'histoire des genres musicaux, des institutions musicales et de leurs avatars, des réactions de la presse puis le regard des spécialistes des études littéraires, surtout attentifs au tracé d'une volonté discursive poétique ou épique comme à la vigueur versifiée ou en prose du verbe se croisent donc ici et se renvoient des analyses plaçant tour à tour la musique comme prioritaire dans le rendu expressif, puis le livret comme vecteur d'une rivalité avec la musique.