Le Dit de l'est d'lgor est le premier poème russe connu. Il évoque l'expédition malheureuse d'un prince, Igor, contre un peuple des steppes, les Polovtsiens,... > Lire la suite
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Le Dit de l'est d'lgor est le premier poème russe connu. Il évoque l'expédition malheureuse d'un prince, Igor, contre un peuple des steppes, les Polovtsiens, en 1185. Ce soleil noir de la littérature russe est aujourd'hui traduit par André Markowicz, en se basant sur le travail d'Andreï Tchernov. Il rend compte du rythme d'un texte médiéval qui est aussi une oeuvre musicale faite pour être dite.
Le Dit de l'Ost d'Igor, qui est le plus vieux poème russe (il date de la fin du XIIe siècle), est une oeuvre malchanceuse. Malchanceuse, parce qu'on n'en a trouvé qu'une copie, publiée à la fin du XVIIIe siècle, et que cette copie a brûlé en 1812 dans l'incendie de Moscou. Et que, très vite, son éditeur, le comte Moussine-Pouchkine a été soupçonné de forgerie et accusé d'avoir imité Macpherson, qui avait inventé le barde national de l'Ecosse, Ossian... Aujourd'hui, deux siècles de recherches, de traductions et d'études, ont établi l'authenticité de cette oeuvre, réellement unique : le récit d'un désastre, de l'expédition d'un prince russe, Igor, contre un peuple des steppes, les Polovtsiens - de sa défaite, de sa captivité et de sa fuite, de son retour chez lui. Et l'oeuvre elle-même, comme un soleil noir, traverse toute l'histoire russe, toute la littérature : innombrables, depuis Joukovski et Pouchkine et jusqu'à Mandelstam sont les poètes qui s'en sont inspirés, la traduisent ou la citent.